Dans l'article Se transformer soi-même pour transformer le monde (paru dans Points de Vue initiatiques, n°201, pp. 54-57, 2021), Philippe de Grimal signale que dans le bouddhisme comme dans la franc-maçonnerie "il existe un projet individuel dont l'objectif, plus ou moins exprimé ou plus ou moins conscient, serait tourné vers le progrès de l'humanité, même si les modalités de ce progrès peuvent varier d'un chemin à l'autre (...). La démarche bouddhiste consiste bien à agir individuellement pour un changement universel orienté vers la recherche du bonheur (...). Le bonheur n'est pas compris dans ce cas comme un confort apparent fait de petites joies du quotidien, mais comme l'accession à un degré de connaissance, acceptée comme antonyme de l'ignorance, conduisant ainsi à un véritable état pérenne dans son acception proche de la félicité (...). Les pratiquants du Dharma espèrent (...) un état d'éveil à la connaissance de la nature de l'esprit, guidés par l'exemplarité d'un homme deux fois né [le Bouddha], qui n'est pas considéré comme un Dieu, mais comme l'éveilleur à un Principe, l'état de bouddhéité, dont il a fait lui-même l'expérience. Cette connaissance de la nature de l'esprit ne vient pas de ce que nous avons reçu, mais de ce que nous avons acquis par la pratique et par la méditation (..). Le chemin maçonnique, quant à lui, propose une progression par degrés qui permet au postulant de recevoir la lumière qu'il a demandée, à charge pour lui de la faire grandir par la régularité de son travail en loge, par la profondeur de son ascèse et par la pratique de la fraternité".
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